Nous livrons partout en Europe
Le cannabis à usage médical, également connu sous le nom de cannabis thérapeutique, fait référence à l’utilisation de la plante de chanvre, Cannabis Sativa L. et de ses composés pour traiter des pathologies spécifiques sous la supervision d’un professionnel de la santé.
En France, l’expérimentation du cannabis thérapeutique est en cours depuis mars 2021 et devrait se terminer en mars 2024.
Cet article explore les différentes applications du cannabis médical et détaille les avancées de l’expérimentation en France.
Qu’est-ce que le cannabis médical ?
Cannabis est le nom botanique pour désigner la plante de chanvre. On y associe le mot “médical” ou “thérapeutique” lorsque son utilisation est destinée à soigner ou soulager des pathologies.
L’origine du cannabis médical n’est pas exactement définie, toutefois, le plus vieux recueil au sujet de plantes médicinales “Shennong bencao jing“, un ouvrage chinois datant de la dynastie des Han (206 av. J.-C.), mentionnait le cannabis pour traiter les vomissements, les maladies infectieuses et les hémorragies.
Depuis la recherche a permis d’identifier les bienfaits du cannabis médical de façon plus spécifique. De nombreux scientifiques dont le chercheur israélien Raphaël Mechoulam ont ainsi découvert que le chanvre contient des composés chimiques, les cannabinoïdes, qui agissent sur de nombreuses fonctions physiologiques du corps humain.
Les cannabinoïdes les plus étudiés et utilisés à des fins médicales sont le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Chacun de ces composés a des effets différents sur le corps.
Les médicaments à base de cannabis peuvent contenir des ratios variables de THC et CBD, et se présentent sous différentes formes pharmaceutiques telles que les huiles par voie orale ou les sommités fleuries pour inhalation par vaporisation.
Une trentaine de pays dans le monde a légalisé le cannabis médical et d’autres sont en cours de légalisation, c’est par exemple le cas de la France qui mène en ce moment une expérimentation sur 3000 patients atteints de différentes pathologies.
Quelle est la différence entre le cannabis médical et le cannabis récréatif ?
Le cannabis récréatif fait référence à l’utilisation de variétés de chanvre dont la forte teneur en THC provoque un effet d’euphorie, une désinhibition et une sensation de plénitude. Il peut également à long terme provoquer des troubles cognitifs, c’est la raison pour laquelle le cannabis dit “récréatif” est considéré comme une drogue et un stupéfiant dans de nombreux pays et sa consommation est par exemple illégale en France.
Avec le cannabis médical, la teneur en THC est réglementée, se limite à de faibles concentrations, et fait toujours l’objet d’une prise en charge médicale adaptée à la situation du patient et de ses éventuels autres traitements.
Quelle est la différence entre le cannabis médical et le CBD ?
Le CBD est l’un des 120 cannabinoïdes identifiés dans la plante de chanvre, Cannabis Sativa L.. Ses potentielles propriétés thérapeutiques font l’objet de nombreuses études cliniques et on le retrouve ainsi à la fois dans des médicaments à base de cannabis et dans des compléments alimentaires et produits de bien-être au CBD en vente libre.
Contrairement au cannabis médical qui doit faire l’objet d’une prescription d’ordonnance par un professionnel de santé, les produits bien-être au CBD et compléments alimentaires sont en vente libre.
Les produits au CBD commercialisés en France et plus largement en Europe ne sont ni des médicaments au sens du cannabis médical, ni des stupéfiants au sens du cannabis récréatif.
Les produits au CBD sont toutefois encadrés au sein de l’Union européenne par une réglementation stricte qui impose par exemple les critères suivants :
- Les produits au CBD ne doivent pas dépasser la dose aigüe de référence de 1 μg de THC par kilogramme de poids corporel ;
- Les cultures de chanvre dont est issu le CBD doivent être inscrites au catalogue européen des espèces de plantes agricoles et ne doivent pas dépasser les 0,3% de THC dans la plante.
Par ailleurs, en France, le THC est inscrit dans la liste des substances et plantes classées comme stupéfiants et à cet effet, est interdit par le code de la route quelle que soit sa concentration. Conduire en ayant consommé un produit contenant du THC est donc illégal et répréhensible.
Finalement, les principales différences entre le cannabis médical et les produits au CBD en vente libre sont qu’avec le cannabis médical, la supervision d’un professionnel de santé est requise ainsi que la délivrance d’une ordonnance, les médicaments délivrés possèdent un statut pharmaceutique spécifique et bénéficient d’une autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et peuvent présenter des concentrations en THC supérieures à celles définies pour la vente libre de produits au CBD.
Dans quel cadre le cannabis médical est-il prescrit par le médecin ?
Dans le cadre de l’expérimentation thérapeutique menée en France, l’usage du cannabis médical est autorisé pour les patients souffrant de douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies (médicamenteuses ou non), certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes, certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou au traitement anti-cancéreux, situations palliatives et spasticité douloureuse de la sclérose en plaques (SEP) ou des autres pathologies du système nerveux central.
Le cannabis médical est-il légal en France ?
En France, le cannabis médical n’est à ce jour pas légalisé. Seuls les patients participants à l’expérimentation du cannabis thérapeutique sont autorisés jusqu’au 25 mars 2024 à consommer des médicaments à base de cannabis.
Comment avance l’expérimentation du cannabis médical en France ?
L’expérimentation du cannabis thérapeutique en France a commencé en mars 2021 et devrait se terminer en mars 2024.
Initialement, l’expérimentation devait se terminer en mars 2023 mais celle-ci a été prolongée d’un an. Les experts du cannabis thérapeutique expliquent cette prolongation par des problématiques de droit car aucun arbitrage n’a permis de définir le statut des médicaments à base de cannabis et leur condition de remboursement par la sécurité sociale.
La prolongation de l’expérimentation pose cependant des questions importantes d’approvisionnement car les fournisseurs sélectionnés dans le cadre de l’expérimentation ont signé des accord de gratuité pour une durée limitée et semblent ne pas souhaiter continuer à fournir leurs produits gratuitement pour un an supplémentaire. Le risque de rupture et l’inquiétude des patients sont donc bien présents.
La légalisation du cannabis thérapeutique risque donc de prendre encore plusieurs années avant d’être mise en place en France.
